Abahizi : des héros qui n’attendent pas de cape pour agir

Abahizi : des héros qui n’attendent pas de cape pour agir

Abahizi

2025-07-24 07:57:50

Ashimwe ciella

Il y a des histoires qui ne commencent pas par “il était une fois”. Des récits qui surgissent entre deux silences, deux oublis, deux dates qu’on n’ose plus inscrire. Abahizi est l’un d’eux. Un projet artistique. Mais surtout, un appel. Une secousse douce. Une tentative poétique de réveiller les justes qui sommeillent encore. 

La première image qui s’impose, lorsqu’on évoque la genèse d’Abahizi, est celle d’un jeune homme marchant seul à travers un champ où la terre semble encore respirer les douleurs d’hier. 

 

Et peut-être que c’est là que commence Abahizi. Non pas dans la réponse, mais dans le refus de détourner le regard. 

 

Des héros sans cape mais pas sans courage 

En kirundi, Abahizi désigne les droits. Les honnêtes. Les courageux sans cape ni spot. Ceux qui n’ont pas de titre, pas de couronne, mais un cœur trop droit pour se plier. Le projet leur emprunte son nom. Et sa direction. 

Abahizi ne cherche pas à enjoliver le réel. Il cherche à le traverser. À raconter autrement. 

À donner aux jeunes burundais et burundaises une nouvelle mythologie : une où l’on peut pardonner sans oublier, s’unir sans se ressembler, et rêver sans fuir. 

Les femmes ? Oui. Et c’est d’ailleurs tout le cœur de la première bande dessinée, qui leur est entièrement consacrée. 

(Restez branchés pour découvrir quelles femmes, et pourquoi elles.) 

Un déclic nommé rencontre 

Tout a commencé par une graine, semée au détour d’un parcours. En 2021, Freddy Sabimbona, directeur artistique du festival Buja Sans Tabou, reçoit une bourse d’Africalia avec l’appui de la Fondation Marcel Hicter pour une formation en management culturel à Delphes, en Grèce. Et c’est là, entre pierres antiques et projets d’avenir, que l’idée germe doucement. 

De retour, cette intuition prend corps. Et devient Abahizi. Un projet transfrontalier, artistique, politique (au sens noble), et profondément humain. Changer, recommencer, oser 

Aujourd’hui, Abahizi reprend. Plus mûr, plus affûté. Il renaît, non pas comme une suite, mais comme une réponse nouvelle à une question ancienne. Avec la même envie : transmettre. 

Et avec un supplément d’âme : imaginer une mythologie positive, pour une jeunesse qui n’en demande pas tant, mais qui en a tellement besoin. 

Créer ensemble une mémoire de lumière 

Ce qui fait la beauté d’Abahizi, ce n’est pas seulement son message, ni même sa forme. C’est cette volonté farouche de créer ensemble. De rêver à plusieurs voix. De faire naître, par le théâtre et le dessin, une mémoire parallèle — non pas celle qui enferme, mais celle qui éclaire. Celle qui dit : 

« Voilà ce que nous pouvons être. Voilà ce que nous voulons devenir. » Ce projet ne promet pas des réponses toutes faites. Il propose des chemins. Des pistes. Des tremblements féconds. Et dans un monde qui doute, c’est peut-être déjà beaucoup.
 

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