
« Et que mon règne arrive » bientôt à BST
Quand une plume magistrale rencontre une mise en scène habitée : Léonora Miano et Odile Sankara nous offrent « Et que mon règne arrive », un spectacle qui ne se contente pas de frôler l’âme, mais la traverse. À BST, ce 26 juin 2025, préparez-vous à vivre bien plus qu’une représentation : une secousse douce et nécessaire.
Au début, j’étais simplement ravie. Une pièce de théâtre — voilà qui suffit à faire battre mon cœur de spectatrice, amoureuse de scènes, de silences parlés, de lumières posées sur des visages. Mais ce n’est qu’au moment où l’on m’a confié la mission de creuser, de fouiller, de faire briller cette présentation par les mots de la communication, que j’ai véritablement plongé. Et là… révélation. Deux noms. Deux femmes. Deux tempêtes tranquilles. Léonora Miano. Odile Sankara.
Léonora Miano ou l’art de convoquer les frontières
Si vous lisez, même un peu, même de temps en temps, vous la connaissez. Peut-être sans le savoir. Peut-être par une phrase croisée, une couverture vue, un titre entendu. Léonora Miano, c’est une bibliothèque en elle-même. Lauréate du Goncourt des lycéens, du Femina, du prix du premier roman de femme… Chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres, marraine d’un prix littéraire portant son nom, fondatrice de sa propre maison d’édition, curatrice de la collection Quilombola… en Inde. Oui, en Inde. Léonora traverse les frontières comme d’autres traversent des portes.
Mais plus que les prix, c’est sa voix qui compte. Une voix féminine. Une voix féministe. Mais pas de celles qu’on enferme dans des cases. Une féministe africaine, lucide et enracinée, qui ne cherche pas à imiter, mais à comprendre, à déconstruire, à réécrire. Ses livres sont des balafres douces. Des oracles. Des appels à se relever.
Alors imaginez un peu ce que cela donne, quand cette plume-là devient texte de théâtre… On sait déjà que quelque chose va vibrer.
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Et la mise en scène ? Une Sankara, rien que ça.
Quand on me dit Odile Sankara, mes oreilles se dressent. Comédienne, metteure en scène, productrice… Elle a formé une génération entière de jeunes comédien·nes à Bujumbura, et dirige aujourd’hui sa compagnie KANDIMA avec le feu de celles qui savent que l’art est politique, mais aussi profondément intime.
Elle ne monte pas un texte pour faire joli. Elle le monte pour ouvrir une brèche. Pour poser une question. Pour tendre un miroir. Son théâtre, c’est un cri contenu dans une respiration.
Elle a mis en scène Césaire, Tarnagda, Sarr… Et aujourd’hui, c’est avec Miano qu’elle poursuit sa quête : donner voix et corps aux mots qui dérangent, éveillent, bousculent.
Rendez-vous le 26 juin à BST : que le règne commence
Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit deux reines du verbe et de la scène. Grâce à la Coproduction : Les Récréatrales - Comédie - Centre Dramatique National de Reims - Les Francophonies - des écritures à la scène. Et le Soutient de : Institut français - dispositif - Des mots à la scène. Ce 26 juin, à Bujumbura, c’est une chance rare qui nous est offerte : voir, entendre, ressentir cette pièce jouée aux quatre coins du monde. De Berlin à Lomé, de Paris à Dakar.
À celles et ceux qui savent. À celles et ceux qui veulent savoir. À toutes les couronnes invisibles qu’on porte mal.
Venez. Voyez. Vivez.