Du 9 au 20 décembre, un petit coin du bar de Buja Sans Tabou s’est transformé en atelier de création technique, où l’art et la rigueur se sont rencontrés. Sous la houlette de Paulin Ouédraogo, directeur technique et régisseur général des Récréâtrales, quinze scénographes et techniciens, habitués des productions du festival, se sont qui ont une belle amitié avec Buja Sans Tabou et dont le partenariat dure déjà quelques années. Grâce à cette collaboration, des spectacles et des ateliers ont eu lieu : Odile Sankara et Aristide Targnagda, les spectacles de Laura Sheilla Inangoma et Josue Mugisha dans le cadre du Labo Élan et Dorine Munezero qui fait partie du Collège Sceno.
Ils ont plongés dans l’univers complexe mais fascinant de la régie lumière et de la scénographie.
Entre câbles et créativité
Le cadre était étrange : un bar, mais sans musique de fond ni éclats de verres. À la place, des câbles serpentant sur le sol, des projecteurs alignés comme des soldats prêts à l’action, et des participants concentrés, absorbés par des discussions sur la lumière, les ombres et les angles. Quelques rires perçaient parfois l’atmosphère studieuse, mais l’essentiel restait le travail, intense et méticuleux.
Ce qui a rendu cet atelier unique, ce n’est pas seulement le savoir-faire de Paulin, mais aussi la dynamique entre lui et les participants. Les uns ont montré comment ils travaillaient habituellement, avec leurs astuces locales et leur débrouillardise, tandis que Paulin, avec son expérience des grandes scènes internationales, a doucement bousculé leurs habitudes. Il a mis en lumière (sans mauvais jeu de mots) ce qui pouvait être amélioré, ce qui devait être corrigé, et surtout, ce qui devait être repensé.
La technique au cœur de l’art
Une grande partie de l’atelier a été consacrée à des fondamentaux souvent négligés : l’électricité. Pendant des jours, les participants ont manipulé des fils, des interrupteurs et des circuits, apprenant à maîtriser ce qui fait battre le cœur d’un spectacle. Pas besoin de jargon compliqué pour comprendre l’importance de ce moment : c’était la base, la fondation sur laquelle repose toute création scénique.
Et pourtant, au-delà des fils et des outils, c’est un autre type de connexion qui s’est opéré. Paulin n’a pas simplement transmis des techniques, il a offert une autre manière de voir leur métier, de le penser avec précision et ambition.
Une ambiance qui reste en tête
Je ne vais pas vous mentir : parler de câbles et de régie, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant pour un novice. Mais il y avait quelque chose de captivant dans ce mélange de sérieux et de complicité, dans cette capacité à transformer un espace banal en une scène pleine de potentiel. Et même si je n’ai pas saisi tous les termes ou toutes les subtilités, ce que je retiens, c’est cette passion commune qui a uni Paulin et les quinze scénographes : celle de donner vie à l’art, dans l’ombre des projecteurs.
Alors, la prochaine fois que vous assistez à un spectacle et que vous êtes ébloui par la lumière, souvenez-vous que derrière cet éclat, il y a des heures de câbles, d’essais et d’erreurs. Et surtout, des artisans de l’ombre qui travaillent sans relâche pour que, sur scène, tout brille.