La soirée du samedi 29 juin a été marquée par la présentation à Buja Sans Tabou de la toute récente création du célèbre chorégraphe venu de Kisangani en RDC. En visite au Burundi, il a également offert une formation de trois jours sur la danse et d’autres aspects de l’administration culturelle. Danseur professionnel et chorégraphe reconnu internationalement, Faustin Liyenkula a ébloui le public présent ce soir-là.
Le corps humain porte des traces évoquant nos origines : l’inflexion de la voix, la respiration, les mouvements des bras, des jambes. Ces différents aspects traduisent notre être véritable, notre essence aux yeux du monde. Le spectacle « My Body, My Archive » remet en cause le corps comme un espace d’archivage de notre progression au cours de l’existence. « La quête est simplement celle de rassembler les différentes expressions du corps pour interroger le temps » a déclaré Faustin Liyenkula.
Pour lui, le corps est un lieu de stockage où nous archivons tous les événements qui nous entourent. Le passé et le présent sont liés par ce que nous voyons, touchons, vivons, exprimons, et nous avons la latitude d’aller au-delà à travers un regard interrogatif sur la vie. La danse devrait être un questionnement constant, une interrogation répétitive qui nous permet d’utiliser notre corps à bon escient comme un récipient qui emmagasine et sauvegarde nos espoirs, nostalgies, doutes, visions, valeurs, et principes. Il faut transcender les événements pour harmoniser notre existence.
Les mouvements de Faustin sur scène, la musique mélancolique d’une guitare en fond, les images projetées sur le grand écran, la scénographie, la lumière, et l’emplacement de chaque élément engageaient une histoire d’amour avec le public. Quelques statuettes représentant l’histoire de huit femmes de son clan, compagnes de l’homme et donatrices de la vie, ajoutaient un fond visuel cohérent pour le chorégraphe. Dansant pour offrir un spectacle enraciné dans sa terre natale, il rappelait que le corps est cet espace d’archivage de l’histoire, du présent et du passé, et que nous devrions toujours lui poser les bonnes questions pour atteindre une expression juste et dépourvue de toute altération.
Le corps ne ment jamais.
Après la représentation, un talk-show avec questions et réponses a eu lieu. Le directeur du centre a souligné la présence de Faustin au Burundi et sa collaboration avec le Studio Kabako, structure culturelle chère à Faustin Liyenkula.
Nous vous remercions de votre aimable soutien et présence, et vous invitons à rester connectés avec le centre culturel Buja Sans Tabou, car les prochains mois seront riches en surprises.
« My Body, My Archive », une interrogation de l’expérience humaine à travers l’évolution de l’homme dans la société, son regard, et chacun de ses mouvements.