Buja Sans Tabou

Est-ce que vous connaissez le film ‘Black Panther’ ? Si oui, vous connaissez surement le son qui résonnait à chaque fois qu’il y avait une scène d’action. Ce son qui faisait battre nos cœurs à son rythme et prenait en otage notre souffle jusqu’à ce que l’on voit le dénouement de la scène X. Je vous demande humblement, tout en insistant quand même, de garder en tête ce son pendant le temps que vous lirait ce blog et même après si vous ne vous en lassez pas rapidement.

Le théâtre africain d’hier, une fondation pour construire le théâtre africain de demain

C’est exactement à 17h47 que j’arrive au portail du centre d’art Buja Sans Tabou. Je suis en retard pour le panel, et j’ai peur qu’arriver en retard ne commence à devenir une habitude chez moi. Je prends une petite vidéo de l’entrée pour le TikTok que je prévois de poster sur mon compte mais que je ne posterai surement jamais de peur d’être moquer soi-disant parce que je joue l’influenceuse. Accueillie par deux jeunes filles souriantes, elles m’invitent à rejoindre le panel qui a déjà commencé depuis un moment et auquel assiste environ une vingtaine de personnes. Aussitôt assise, je réalise que j’arrive en plein milieu d’une histoire. Tant mieux pour moi, j’adore les histoires. Ça me prend trois à cinq minutes pour enfin comprendre de quoi nous parle l’invité du jour, Mr Dieudonné Niangouna alias Dido. Il nous parle de son parcours et quelques minutes plus tard nous raconte quelques histoires sur le théâtre africain d’hier, des légendes qui le produisaient, des acteurs passionnés qui l’incarnaient sans oublier des génies qui mettaient le tout en scène. C’est à ce moment que le fameux son envoutant du film ‘Black Panther’ résonne dans mon cœur en provenance de je ne sais où. Le récit de Mr Dido m’emporte et je me surprends m’imaginant tout ce qu’il décrit et visionnant dans mon imagination une Afrique à la Wakanda ; un théâtre africain aussi légendaire que le Wakanda.

La patience de l’araignée – Dieudonné Niangouna

Après un long moment d’attente, qui a été passé à faire un peu de réseautage, bavardage et scrolling sur nos téléphones, et pendant lequel j’ai presque failli quitter les lieux, la pièce débute enfin. Bien installés et en silence, on se prépare mentalement pour le show sur le point de commencer. Tout d’un coup, une voix retentie dans l’audience. On pourrait même la confondre avec celle d’un spectateur lambda parmi la foule présente. Mais non, c’est la star du jour_ l’acteur principal et l’unique de la pièce prévue aujourd‘hui. Il se présente à nous comme étant une personne sans histoire, sans origines intéressantes ni futur prometteur. A travers différents métaphores, il nous parle des expériences qu’il a vécues, de ses rêves, de ses peurs, de son succès et ses échecs, de son ignorance, sa naïveté, ses faiblesses et ses forces, le tout avec une touche artistique que je n’arrive point à décrire et un vocabulaire qui je le crains est en dessus de mon niveau de connaissance du Français courant. Il remet en questions clichés et stéréotypes, critique l’hypocrisie et l’ironie des faits de la vie, et nous dépeint l’absurdité du monde dans lequel nous vivons avec comme cerise sur le gâteau, un sarcasme hallucinant.

Moussa, l’homme dont le sarcasme nous a tous fait rire à gorge déployée malgré la complexité de divers vocabulaires utilisés tout au long de la pièce, termine son long monologue avec un témoignage vivant que quand l’on veut l’on peut et que la patience porte ses fruits.

Enfin…

Ce que je garde de cette merveilleuse et très complexe pièce, eh bien, c’est qu’il faut toujours suivre le chemin de ses rêves sans dévier ; tel que l’a dit le très talentueux acteur à la fin de son long monologue.

Par Noella NIZIGAMA

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