Buja Sans Tabou

Nombreux sont en attente de la petite clochette qui nous invite dans la salle. Une lueur sombre qui ouvre nos esprits dans ce monde magique, plein de suspense. Pas de rideaux sur scène. Musique douce. Une voix féminine qui englobe la salle.

UMUCO, UMUNSI, IJORO

UMUCO, UMUNSI, IJORO

UMUCO, UMUNSI, IJORO…

À voir la belle illustration qui jaillit à chaque fois que la voix s’élève, l’idée de la création de la terre me traverse l’esprit. Un Homme, une femme, telle Adam et Êve apparaissent. Sauts, danse, l’homme qui pensait être seul sur ce monde rencontre la femme. Étranger, inconnu, elle vient probablement d’ailleurs. La femme dans ses doutes, ne se détache pas de l’idée que le monde n’appartient qu’à elle seule.

Comment s’y prend-on quand on ne se connaît pas ?

Après de nombreuses questions, de qui appartient à « ici » ou « ailleurs », les deux finissent par s’imaginer la manière dont les gens « d’ailleurs » vivent, comment ils communiquent, comment vivre « ailleurs » et faire des choses d’ « ici ».

Le voyage nous donne une image de la diversification. Il nous ouvre les portes de l’apprentissage, de la découverte. Nous savons où, pourquoi et comment les gens de chez nous, « ici », diffèrent des gens d’« ailleurs » ? Serait-ce la langue qui nous sépare ? Qui nous rend étrangers ? Bah, peut-être que oui, peut-être que non.

La femme se souvient du moment où elle était « ailleurs », des petites filles qui, avec tant d’affection, sautaient dans ses bras, souriantes, en criant le mot : « UMUZUNGU, UMUZUNGU ! » Et de là, elle se demande : « Mais pourquoi je viens de ressentir la même chose que ces gens d’ailleurs ? Cette chaleur qui monte à chaque fois que l’on ressent une affection venant d’autrui, cette joie intense qui nous fait sourire sans vraiment savoir pourquoi ? La langue ? Bizarrement, je n’arrive pas à comprendre ce que ces petits enfants disent… UMUZUNGU ? Je viens de réaliser que c’est le mot donné à toute personne à la peau blanche, jaune, rouge etc. sauf la peau noire »

Est-ce qu’on se ressemble ?

Les gens d’« ailleurs » ont parfaitement les mêmes émotions que ceux d’« ici ». Mais pourquoi ces mots sonnent bizarre ? La réponse est seulement que quand l’on est ailleurs, on devient muet, on utilise que des symboles, l’expression physique communique beaucoup plus ce que notre langue. Ou bien, serait-ce cette chose qui nous unit parfois ? Qui donne envie d’aider son prochain, de se sacrifier sans y tirer aucun intérêt ? Qui nous fait parfois peur de donner ? Serait-ce l’amour ?

Fondation de tout être.

URUKUNDO, LOVE, AMOUR. Les deux êtres, homme et femme, savent très bien que ce mot est purement intraduisible. Mais pourquoi cette voix dans notre imagination nous donne d’autres mots que l’on ne comprend pas ? Le dictionnaire ? Oui, le dictionnaire peut-être va nous aider à comprendre ces mots URUKUNDO, LOVE. Bien sûr, on l’avait bien deviné ces mots sont la traduction du mot AMOUR d’ICI.

UMUNSI, jour.

UMUCO, la lumière.

IJORO, la nuit.

IMVURA, la pluie.

IKIYAGA, l’océan.

IBIKOKO, les animaux.

IJURU, le ciel.

Oh attends ! Day Dreaming? Est-ce qu’on vient de découvrir un mot ? En Anglais ? Day qui se traduit jour et dreaming qui se traduit rêve ? Donc c’est Jour-Rêve ? Rêve-Jour ? Non mais… c’est quoi ce mot bizarre ? Tous les mots d’« ailleurs » sonnent vraiment étrange, ça nous rend muet. Day dreaming réfère à la méditation, la contemplation, la rêverie en plein jour ou l’ennui. Mais chose sûre, on vient de voyager, de découvrir l’amour, sensation charmante qui console mutuellement, qui donne sens à la vie d’« ailleurs » ainsi que celle d’« ici ».

Petit mot de ma part…

Comme narratrice, j’en conclus que je viens de passer un moment riche en créativité, en tout cas du début à la fin j’étais dans le suspense… Bonne chose, la fin est toujours le meilleur ! Et toi ? Es-tu prêt pour le prochain théâtre de la 6e Édition ? Fais-toi plaisir, on t’attend ! À plus !

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