Buja Sans Tabou

J-2 : FESTIVAL DIRIDIRI : ENFANT EPANOUI, AVENIR BRILLANT

Visages décorés et coloriés avec mille et une couleurs, vêtus de leurs tenues du Dimanche, les petits jeunes gens présents cet après-midi-là étaient tous prêts et très impatient d’embarquer pour une petite aventure vers des horizons où l’imagination n’a point de limites.

Le deuxième jour du Festival Diridiri a eu lieu ce Dimanche 5 Novembre 2023 dans les enceintes du renommé centre théâtrale ‘Buja Sans Tabou’. C’est un Dimanche après-midi assez lourdement pluvieux et l’air froid qui règne nous pousse à nous questionner pour savoir si on serait capable de vivre dans le monde occidental ; pas vraiment l’idéal pour commencer le programme du jour qui s’annonce fun et assez sérieux en même temps. Au programme, atelier de maquillage/coloriage avec les enfants, petite pièce théâtrale intitulée « Sur les traces des Etoiles », et pour clore la journée en beauté, un débat avec des professionnels sur le sujet de l’avancement du théâtre parmi la jeunesse Burundaise.

Au milieu d’une atmosphère dans laquelle règne impatience et curiosité de voir ce que le programme du jour nous réserve, installés dans le salon du centre d’art et envoutés par la voix de la grand-mère qui les invite à se joindre à elle pour une petite histoire et un petit voyage dans le temps, les enfants se laissent guider vers le jardin, où est dressé la scène, sans se faire prier deux fois.

Uraho runyenyeri, wari wambaye…

Nous voici déjà à bord du navire vers ce qui fut auparavant le monde des étoiles. Comme capitaines du navire, deux jeunes gens, tous vêtus de blanc, sourire aux lèvres et dansant au rythme du tam-tam, ils se présentent à nous comme étant Joy et Ricky, les étoiles. Joy prend la parole en premier et nous conte l’histoire des étoiles, qui, jadis, pour l’info, vivait aux côtés des humains mais aussi tout près de Milou, le volcan. Ce dernier avait des troubles de sommeil et de temps à autre pendant ses cauchemars, il entrait en éruption et détruisait tout sur son passage. Heureusement, les étoiles avaient trouvé une solution aux crises de Milou et à chaque fois que celui-ci avait du mal à s’endormir, elles chantaient pour lui et évitaient ainsi que Milou ne détruise tout sur son passage pendant ses crises. L’humain, assez ambitieux comme à son habitude, ne tarda pas à développer des idées modernes et innovantes, et afin d’arriver à ses fins, il chassa les étoiles et s’empara de leur territoire. Pris dans son élan, ce dernier oublia l’existence de Milou et le rôle que les étoiles qu’il a méchamment chassées jouaient dans le maintien au/du calme de Milou, le volcan. À peine une lune plus tard, Milou se réveilla plus troublé que jamais et détruisit tout sur son passage. L’homme eut à peine le temps de paniquer avant que tout ce qu’il avait construit ne soit détruit et réduit en cendres devant ses yeux grandement écarquillés de peur et d’horreur.

L’arbre de vie

Si vous avez connu l’époque à laquelle la RTNB faisait battre nos cœurs à la chamade aux alentours de 16h ou 18h à cause d’un seul épisode de 25 minutes du fameux dessin animé ‘Sophie & Virginie’, vous connaissez surement cette chanson.

« Et même à l’autre bout du monde,

Quel que soit l’endroit où l’on soit,

Aussi vrai que la terre est ronde,

Un jour on se retrouvera

Il faut savoir, garder toujours au fond de son cœur,

Un peu d’espoir, pour atteindre le bonheur. »

Ce fut en fredonnant cette chanson que la grand-mère ramena tout le monde à la vie grâce à l’arbre de vie, et tous chantèrent et reconstruisirent ce qui avait été détruit ; main dans la main, ils chantaient la chanson encore et encore. Cette scène, jusqu’à aujourd’hui, et surement pour je ne sais combien de temps restera dans un coin douillet de mon cœur, sans payer de loyer.

Débat : Défis et opportunités dans le théâtre pour jeune-publique parmi les créateurs Burundais

Après une très belle aventure auprès des étoiles, à la fois intrigante et faite de plus d’une leçon de morale, on passa le reste de l’après-midi dans le salon à écouter d’une oreille très attentive et assoiffée de connaissance l’échange entre les invités de la journée, à savoir madame Amandine, directrice de l’Institut Français au Burundi, monsieur Alain, metteur en scène et enseignant à l’université, ainsi que monsieur Bernard, retraité après avoir fait du théâtre pour enfants pendant une majeure partie de sa vie ; n’oublions pas la modératrice qui a habilement guidée l’échange entre les trois invités, madame Inès MBESHERUBUSA, autrice de livre pour enfants.

Après une brève introduction de chacun des invités, la première question de la soirée fut celle-ci : « Pour quelles raisons avez-vous décidé de jouer du théâtre ou avez-vous commencé à jouer du théâtre ». Chacun répondit par rapport à son expérience, et ce qui m’impressionna le plus fut que Bernard ait fait du théâtre pour enfants pendant 50 ans de sa vie, ce qui représente carrément toute une vie, vu dans un certain angle. Progressivement, la conversation se pencha vers le spectacle jeune-publique au Burundi et à quel point il est développé de nos jours. Amandine dit qu’il est naissant, propos auquel Bernard ajouta que la graine a déjà été semée et que c’est une question de temps avant que le spectacle jeune-publique ne devienne un grand succès au Burundi.

On clôtura le débat avec une petite séance questions-réponses entre les jeunes présents ce soir-là et les chaleureux invités. « Quels obstacles avez-vous rencontrés tout au long de votre carrière ? », demanda un jeune homme au fond de la salle. « Savoir se renouveler tout au long de sa carrière », répondit Bernard et « Trouver la meilleure façon de passer le message aux enfants », ajouta Amandine. La dernière question fut posée par un autre jeune homme qui était curieux de connaitre comment quelqu’un peut arriver à créer un excellent spectacle. Madame Amandine n’hésita pas une seconde avant de lui répondre qu’il lui faudra au moins voir des milliers ou bien même des millions de spectacles avant de créer un qu’il pourra lui-même juger excellent. Alain ajouta à ceci qu’il faut juste faire en sorte que les enfants ou spectateurs du théâtre ne reste pas avec des « pourquoi » sans réponse évidente.

C’est sur ces conseils sages et pertinents que la deuxième journée du festival Diridiri prit fin.

Ce fut un après-midi assez intéressant et riche en apprentissage, quatre heures de notre vie pas du tout gâchée mais durant lesquelles on a pu apprendre beaucoup sur le théâtre jeune-publique, et cela malgré que la pluie nous ait fait faux pas plus d’une fois.

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