« INVISIBLE en pleine Lumière » a marqué plus d’un par son ancrage direct dans le quotidien de public présent à BST le jour du spectacle , mais aussi conscient des réalités dramatiques qu’elle dépeint, du temps qu’elle témoigne, mais aussi de ces vérités difficiles à entendre dans lesquelles la dramaturge Laura Sheila Inangoma nous présente un texte maîtrisant la question de près, et détaillant une histoire universelle bien que relatant la vie d’une compatriote qui peut aussi être notre voisine, une de nos connaissances, une de nos amies qui subissent du jour au lendemain un retournement de situation vitale, pour le simple fait d’avoir simplement accepté de quitter sa famille, ses amants, ses enfants, sa vie, son pays pour se chercher ailleurs.
Oui, la migration rime avec colonisation et le travail forcé ne peut en être qu’une résultante car la main qui t’offre sera toujours au-dessus de la tienne.
C’est ainsi que l’OIM a décidé, de produire à BST, ce texte qui peint et porte en soi l’espoir d’une réponse à ces vagues de pensées qui renferment toujours en elle l’idée du dehors. Oui, la pièce se voulant universelle a été jouée en Kirundi, dans le cadre du partenariat étanche avec BST pour ses différents programmes et parmi eux on citera : « Intara Zirakina » (les provinces s’expriment) .
Ce qu’on peut retenir du spectacle : une plongée dans la vie d’une jeune fille épris des idées reçues, qui a cédée aux promesses des prestataires des services de migration, qui promettent toujours monts et merveilles, et qui par après, ne t’offrent que le mauvais côté de tout ce qu’ils t’ont promis, après t’avoir dépouillé des sommes d’argent considérable.
Et oui, il suffit de réfléchir sur cette question de migration clandestine aujourd’hui en Afrique, pour souligner que le Burundi ne se retrouve pas à côté de la liste de ces pays où ces mêmes passeurs, opérateurs et agents de voyages viennent toujours appâter la population, même sur les réseaux sociaux ; et c’est le fond du message exploité par la prouesse dramatique des comédiens de BST qui ont suivi une ligne rouge, à travers les différents témoignages dont l’auteur de la pièce s’est aussi inspirée pour nous offrir la pièce , à travers le quotidien d’une femme qui a tout quittée , pour tenter de refaire sa vie à Oman d’où elle est revenue morte.
Partir c’est bien, mais ça n’apporte pas toujours de réponse aux questionnements intenses que le quotidien nous pose toujours.