Ce vendredi 23 septembre s’est clôturé un atelier de formation sur la Bande Dessinée : « PATRIMOINE ET PASSÉ » organisé dans le cadre du Projet « Abahizi » soutenu par la Coopération Suisse au Burundi, à travers le consortium des acteurs culturels « Ku.Ziko ». L’atelier de formation était dispensé par Paulin Koffivi Assem, spécialiste togolais de la BD. Le point.
Cet atelier de formation qui a eu lieu du 13 au 23/09/2022 au siège de Buja Sans Tabou, a permis aux 10 jeunes participants d’acquérir des outils techniques et narratifs nécessaires à l’exercice de ce métier ainsi que des compléments professionnels relatifs à la production et la vente des Bandes Dessinées.
Invité dans l’émission culturelle « Ku.Ziko» sur la Radio Kazoza FM, Freddy Sabimbona nous parle de la genèse du projet : « L’atelier est un fruit d’une rencontre, celle de moi et Paulin Assem au Goethe Institute au Cameroun en 2019. Il exposait sur le traitement du thème des super-héros dans ses BD et directement l’idée a fait tilt dans ma tête. Conscient du potentiel de la Bande Dessinée, cet art à la croisée de 2 domaines artistiques différents : le dessin et les arts des lettres, je me suis dit et si on faisait une Bande Dessinée qui célèbre les héros du Burundi. C’est ainsi que j’ai pris contact avec Paulin pour qu’il vienne dispenser une formation au Burundi. L’idée ne s’est concrétisée que 3 ans après. »
Et de renchérir : « Le théâtre et la BD sont 2 arts différents mais peuvent se compléter pour faire rêver, imaginer, transporter, trouver d’autres horizons pour un peuple. L’idée de ce projet c’est de mettre les auteurs de théâtre ensemble avec les dessinateurs pour qu’ils travaillent en concordance avec les dessinateurs afin de fusionner et créer une BD qui met à l’honneur nos héros, pour que leur bravoure puisse transcender et inspirer les générations actuelles et futures. »
Même son de cloche Pour le formateur Paulin Assem :« Le thème des super-héros permet de partir de la mythologie africaine pour faire rêver les africains et le monde. Pour aussi éduquer. Pour que les gens sachent que de leurs faiblesses, ils peuvent tirer des forces, pour se transfigurer à l’image de nos héros. »
Des acquis de la formation
Pour Florian Nifasha, bénéficiaire de la formation et concepteur de dessins animés :« J’ai pu explorer un art diffèrent et pourtant voisin du mien qui est l’animation. » Yish Karamu artiste dessinateur abonde dans le même sens :« Ce qui m’a plu le plus avec la formation, c’est cet espace de création mis à la disposition des artistes qui pratiquent deux formes différents : le théâtre et le dessin. C’était en quelque sorte la communion des artistes qui s’imaginaient n’avoir aucun point de rencontre. C’est de cette manière que J’ai gagnée de techniques importantes pour l’écriture des scénarios solides. Le formateur a été clair et exigent là-dessus : c’est le texte qui fait la réussite de la BD. Un vilain texte peut être racheté la BD, le contraire n’est pas garanti. »
Florian Nifasha ne tarit pas d’éloges quant au formateur qui a su prendre en considération les niveaux de compétence des différents des participants à la formation Bande dessinée, alors que Yish Karamu se réjouit d’avoir « gagné un mentor même s’il n’est pas basé au Burundi. » Et d’ajouter : « En dehors des notions de notre métier, Il nous a appris du contexte global de la Bande dessinée sur le continent Africain : statut de l’auteur, relation avec les éditeurs, contrats, communication autour de son travail qui leur seront bénéfiques dans la poursuite de leur carrière. »
Tout est bien qui finit bien, Freddy Sabimbona, Directeur Artistique de Buja Sans Tabou indique qu’un deuxième atelier consacré à la création proprement dite sera bientôt organisé. Les tandems auteurs (de théâtre) – illustrateurs, après une période de maturation de leurs projets seront à nouveau encadrés pour finaliser les scénarios, corriger la mise en page technique et réaliser les dessins.