Si les temps de crise sont un calvaire pour ceux qui sont touchés par celle-ci, ils sont aussi une source d’inspiration immense pour un artiste. Ainsi l’écrivain jette des mots sur un papier, le chanteur fredonne une mélodie, le danseur créé une chorégraphie,etc. Mais au-delà de l’œuvre, il y a aussi le soucis de l’artiste de raconter une expérience vécue pendant les temps de crise; Marc Le Grand et Young Treezy n’ont pas échappé à cette règle. Décryptage.
Le spectacle “Corps confiné” s’ouvre avec une sorte de rideau blanc où on ne voit que les reflets des deux jeunes danseurs derrière. C’est beau à voir. Ce qui captive encore le spectateur, c’est l’énergie des deux artistes. Il faut le dire, souvent, sur scène, certains performeurs n’arrivent pas à offrir l’énergie qu’il faut. Pourquoi ? Pourquoi Marc et Young Treezy ajoutent autant d’énergie dans leur spectacle ? La réponse se trouve peut-être dans la réalité de leur spectacle. En effet, “Corps confiné” est…
basé sur une histoire vraie.
2020 aura été l’une de ses années qui marquent l’Histoire de l’Humanité. Un virus venu du fin fond de la Chine a déferlé sur le monde comme les cavaliers Mongols de Gengis Khan. En une seule année, tout à changer, on a dû apprendre à vivre autrement. Plus de salutations, plus de bises, le confinement, le masque (aaah, ces sacrés masques) et les proches qui partaient sous nos yeux. 2020 a touché tout le monde, directement.
Le monde de l’art a été tellement secoué comme d’autres domaines aussi. Mais l’artiste a été touché plus profondément car contrairement à d’autres, il vit les évènements avec un autre regard. Il est un témoin de la société. Avec son talent, il est celui qui peut interpréter les évènements avec une touche “surhumaine”.
Marc et Young Treezy ne pouvaient plus performer. Les salles de spectacles étaient fermées, distanciation sociale l’obligait. Alors imagine un danseur obligé de ne plus performer devant un public ?
Marc et Young Treezy avec “Confiné confiné” reviennent sur une année qui a particulièrement marqué les esprits. C’est avec une bonne chorégraphie que les deux jeunes danseurs interprètent les émotions vécues dans cette année de la Covid. Une scène m’a particulièrement marqué : il y a un moment où Marc et Young Treezy se roulent violemment par terre. La scène est d’une violence beau à voir. On ressent la douleur que les deux jeunes hommes ont vécu. Ils arrivent à partager leur frustration à travers leurs pas de danses. On voyage entre le mois de décembre où on découvre le virus inconnu, nous passons au premier confinement, aux milliers de morts à travers le monde, au moment où le vaccin apparaît,… Nous voyageons emotienellement. Marc et Young Treezy ont pu lier inspiration et frustration pour créer un spectacle qui marque les esprits.
Une énième fois de plus, l’art prouve encore qu’elle viendra toujours au secours de l’humanité. Que serions-nous sans les beaux textes d’Émile Zola, Honoré de Balzac, Luis-Ferdinand Céline, Ahmadou Kourouma, Roland Rugero, Sheila Inangoma,… Que serions-nous si l’art n’existait pas ?
Marc le grand
Merci beaucoup à buja Sans Tabou et à Audry Carmel pour ce beau texte